Note : A vous de voir si vous voulez l'intégrer dans vos histoires.
La petite fille pleurait. Sa jolie robe, trempant dans la boue, ne lui apportait plus qu'humidité et signes de déchéance. Néanmoins, dans les quartiers de Brickstown, peu de gens cherchent très loin ce qui peut trainer dans les ruelles sombres. "Lene..." murmura-t-elle faiblement. Puis elle s'adossa au mur, et la tête prise de vertiges, commença à s'endormir... se rappeler...
" Vous, emmenez-la, le quartier doit être complètement vide avant l'inspection des huiles. Mettez-la avec les autres, ceux qui ne font vers les autres cellules", annonçait le chef de la sécurité à travers les murs.
" C'est le démembrement de la base, ca y est" répliqua l'autre, avant d'ouvrir la porte....
... Des projecteurs qui s'allument. des spots. des visages vaguement menaçants derrière, dans des costumes corporatistes. ...
" Agent 18. Mémoire exceptionnelle. Possède plusieurs pouvoirs psychiques mineurs, mais aucun n'a plus être catégorisé. Qualifiée pour le datamining et le profiling. " énonça l'homme assis, lisant les dossiers.
" Nous sommes en crise. Nous avons besoin de recrues valeureuses. Aucun intérêt pour les filières en développement. Casez-là où vous voulez. Suivant. ". une voie de femme, inconnue. force de caractère, et faible morale. Un agent Crey comme elle en avait déjà vue des dizaines auparavant.
... Des bruits de pales d'hélicoptère... un ronronnement apaisant. un caisson d'enfermement apaisant. un milieu contrôlé... Puis soudain le danger. la peur des gardes plus loin, des cris. "Véhicule Arachnos, préparez-vous au combat !"... Des explosions, des tirs.... des dépressurisations... de la chute libre. des battements de coeur... la peur du crash... la peur du crash... LA PEUR DU CRASH... Vision des souvenirs de Marlene !
Stabilisation de l'appareil. Remontée à haute altitude. Silence dans l'appareil, surement des morts. Le sas qui s'ouvre. Une ombre qui s'approche des caissons. une forme, une silhouette... OUVERTURE DU CAISSON... pulsation cardiaque.... pulsation cardiaque.... pulsation cardiaque.... pulsation cardiaque.... pulsation cardiaque.... pulsation cardiaque.... pulsation cardiaque.... pulsation cardiaque.... pulsation cardiaque....
"Marlene !?
- Comment ca va, ma puce ?" répondit la nouvelle venue. La petite fille était abasourdie.
" Mais ton visage !
- Un cadeau de cette satanée Peterson...
- Vraiment ? je crois que tu résumes un peu l'histoire.
- Viens, Seph, ne reste pas dans les courants d'airs."
Marlène laissa l'Agent 18 la précéder, et ferma le sas derrière elle. Sephora regarda un instant les cadavres calcinés sur les sièges de transport de troupe, peu troublée par leur sort. Elle se doutait que l'extraction ne s'était pas vraiment faite à l'amiable.
Javievski retourna au poste de pilotage, et prit la place du copilote. A sa gauche, dans le siège réservé au commandant, un robot sophistiqué. Celui-ci manipulait les manettes comme s'il avait l'air de savoir ce qu'il faisait.
" Rassure-toi, il n'a pas de micro. C'est un allié qui le contrôle à distance.
- Allié... décidément, je ne comprends pas bien mes flux de données.
- Viens sur mes genoux." La petite fille s'exécuta de bonne grâce, sachant qu'elle aurait droit après à une histoire. Comme toutes les petites filles sages...
" Tu m'as manqué, ma puce.
- Je ne sais pas pourquoi tu es venue nous chercher, mais tu as pris trop de risques. Allez, raconte-moi tout maintenant, comment tu leur as échappé ?"
Marlène rassembla ses souvenirs, et prit son temps avant de commencer.
" Nous étions en mission pour le service. J'avais convenu d'un plan avec Memento pour qu'on s'échappe ensemble, à condition qu'il m'aide contre mes ennemis. Mais quelqu'un a du nous entendre, ou alors il m'a trahie je ne sais pas, en tout cas la pute derrière les micros savait ce qu'elle faisait quand elle m'a envoyée seule explorer un nouveau checkpoint dans les Crevasses. Les agents de Crey me sont tombés dessus, et m'ont ramené à la Cellule 3. Je bouillonnais, mais je ne connaissais pas les troupes qui me retenaient prisonnière, je désirai en apprendre plus. Malgré ces nouveaux éléments, je fus tout de même amenée au Réacteur, directement sur la table d'opérations. Je n'avais pas pu faire grand chose, et je n'ai croisé personne en chemin. Le doc m'apprit que j'avais été retirée de mon service, et promue à un poste plus digne de mes compétences. Pour cela, il devait faire évoluer mes pouvoirs à un niveau supérieur. Les traitements me firent vite perdre le sens de la réalité. Quand je repris suffisamment conscience pour faire quelque chose, c'était déjà le jour du transfert vers Paragon. Nous avons eu une discussion avec le Réacteur, et il m'affirma que c'était la dernière fois qu'on se croiserait. Il avait l'air triste de cette nouvelle. Moi j'essayai de soutirer des informations, mais je n'avais pas beaucoup de leviers. Quand je le questionnai sur mon grade à tenir dans le SOS, il me dit que c'était la directrice du service qui avait demandé à ce que je sois retiré du programme. Bref, soit j'ai dépassé les bornes, soit elle avait repéré quelque chose, et elle s'est arrangée pour que je disparaisse. Je ne savais pas encore dans quoi j'étais tombée, donc je l'imaginais peu précautionneuse de m'avoir laissée en liberté.
Mais les laboratoires Crey à Paragon m'ont vite fait comprendre que je serai toujours sous haute surveillance. Rapidement, on me donna un costume bleu et jaune à porter nuit et jour, ordre de ne jamais montrer mon visage, et je dus jouer un nouveau rôle : celui d'être "Protecteur de Paragon" ! Tu parles, protectrice de peau de roupette, oui ! On était drogués en permanence, mais malgré cela nous avions également des doses pour nous permettre de nous réveiller lors des combats. Curieusement, c'est grâce aux autres super-héros que moi et quelques autres protecteurs avons pu rester lucides suffisamment longtemps pour décider de nous évader coute que coute. En fait nous avons essayé plusieurs fois, et plusieurs fois, nous n'avons pas eu assez de force, ou les autres nous ont barré le chemin. Mais par contre, je n'ai jamais perdu l'habitude de flairer les papiers de bureau et les notes de service. Quand nous avons vu une rencontre avec des agents des Insoumises, nous avons réussi à trouver un super-vilain d'accord pour nous faire évader. Nous avions peu de temps et peu d'espoir... Mais leur extraction a bien marché. Ce que nous ignorions à l'époque, c'était que notre contact faisait en fait partie des agents de Lord Recluse. Maintenant nous avons une dette à payer, et nous agressons occassionnement certains transports Crey quand ca vaut le coup. Les industries ont également une série d'activités dans les Insoumises, mais apparemment l'un n'empeche pas l'autre...
Enfin quand j'ai su que tu partais pour Paragon, j'ai monté une opération parallèle avec des contacts que je me suis faits au Cap au Diable. J'ai pas intérêt que mes patrons l'aprennent, mais qu'importe !
"donc nous nous dirigeons ves les Insoumises ?
- parfaitement, ma puce. Tu devrais normalement goûter à la liberté qu'on aurait du avoir depuis longtemps.
- Mais... " Sephora était perplexe, inquiète à l'idée de devoir affronter le monde, elle qui était claustrodépendante et agoraphobe. " Et nos anciennes affaires ? Tu n'as pas envie de faire éclater la vérité au grand jour ?
- Peterson m'a rendu visite en privé. Elle était accompagnée de Protecteurs et d'agents du gouvernement. Je ne sais comment elle m'a retrouvée, elle, ici, mais elle l'a fait. Elle m'a félicitée pour mon évasion, et m'a averti que la manière la plus simple d'endormir l'affaire, du côté du gouvernement comme du côté des Industries Crey, était de rester disparue. Elle s'est vantée de venir personnellement me rappeler à l'ordre si jamais je remettai les pieds à Paragon. Et puis la discussion s'est enflamée...
- enflammée ?" dit la petite fille dans un sourire.
" Oui, je ne pouvais pas croire que cette femme était ordinaire, j'étais persuadée qu'elle cachait des super-pouvoirs de contrôle mental ou ce genre de choses. En tout cas, ses toutous ne m'ont jamais laissé lui mettre la main dessus. Ce sont eux qui m'ont fait... Ma cicatrice actuelle. A vrai dire, il est parfaitement possible que ce soit juste une salope humaine, pas une super-pute ! En tout cas, je ne peux pas m'attaquer à elle seule. Je suis faible, et espionnée de partout. Il me faut des alliés, une organisation, et des informations du SOS. On a bien réussi à passer outre certaines défenses mises en place par Miller, mais ce ne sont que des rapports internes, aucun document confidentiel. Apparemment, Peterson profite de ma disparition pour soumettre encore plus Daugelis aux résultats.
- tu ne t'inquiètes pas pour lui ?
- Je pense ne plus savoir qui il est, et surtout ce qu'il compte faire réellement. Peut être qu'après tout, il veut rester le bon chien militaire qu'il a toujours été... Non s'il y a quelqu'un qui m'intéresse encore dans le Service, c'est Memento. Il a des antécédents de merde, par contre en situation d'animal piégé il se révèle être un atout de choix. Même Peterson ne peut pas totalement le contrôler. Tant qu'elle aura besoin de lui, il est aussi intéressant qu'avant. Après... ses actes parleront pour lui.
- Et tes pouvoirs ?
- Les dernières modifications du nucléocoeur allaient dans le sens des recherches militaires pillées dans l'expérience de Daugelis. Ce qui fait que techniquement, j'ai maintenant une partie des pouvoirs du Lieutenant.
- Non, mais je parlais de leur entretien.
- Pour l'instant... " Marlène soupira longuement. " L'organisation de Lord Recluse me fait crédit de la maintenance, en échange du pillage technologique. Je fuis une dette pour retomber dans une autre, pas très maligne la fille !
- Un jour, tu seras libre.
- Merci, Sephora. Regarde, nous arrivons en vue de l'ïle du Requin..."
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