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| Psyché | |
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Wendygo Prisonnier
Nombre de messages : 115 Date d'inscription : 12/11/2005
| Sujet: Psyché Lun 13 Mar - 12:44 | |
| Le 02 Décembre 2005, 38 ème étage du quartier général de S.O.S., bureau des analyses psychologiques.
Le Professeur Nigel Hickman attendait dans sa salle de consultation depuis une demi-heure. Sa patiente aurait du arriver avant, mais il s’était attendu à ce genre de retard, les mesures de sécurité étant bien plus importantes la concernant que pour les autres. Mais ça ne dérangeait nullement le jeune psychologue, l’important était que cet entretien puisse avoir lieu.
Cela ne faisait que quelques jours qu’il était dans ce service, en remplacement du Professeur Leland, mort d’une crise cardiaque. Mais dés qu’il avait appris la présence de cette prisonnière, il s’était de suite emparé de tous les documents la concernant. Un évènement était survenu, et on lui demandait en urgence d’avoir un entretien avec elle. N’importe qui d’autres aurait été surpris et aurait prétexté un manque de préparation du dossier. Mais pas le Professeur Hickman, il connaissait le cas de cette prisonnière par coeur, depuis bien longtemps.
Evidemment, il était un des psychologues les plus doués de sa génération, un spécialiste des comportements criminels, à la fois profiler et analyste. Il avait également, malgré sa courte carrière, écrit un nombre incroyable d’études sur les rapports entre la folie et le surnaturel. C’est pour ça qu’il était ici, dans ce service, à côtoyer quelques uns des plus grands super-criminels repentis. Cependant, il n’aurait jamais cru qu’en acceptant de travailler ici, une occasion comme celle-ci se présenterait.
Le Professeur Hickman tourna la tête vers le miroir de la salle. Il était pâle, plutôt bien bâti, ses cheveux étaient bruns et courts, il portait une barbe bien taillée qui exacerbait son coté sérieux, et compensait la jeunesse de son visage. Ses yeux était noirs, et à l’heure actuelle, semblaient troublé. Ses lèvres fines étaient pincées en un rictus nerveux. Le psychologue s’aperçu finalement qu’il n’arrêtait pas de tordre frénétiquement un trombone. S’il avait été un de ces propres patients, il se serait de suite prescrit des calmants. Le Professeur ferma les yeux et tenta sans grand succès de se calmer.
Un bruit dans le couloir le fit sursauter. Il ria nerveusement de son anxiété, mais ne put s’empêcher d’être inquiet. Sa patiente était là, elle arrivait. La salle dans laquelle il se trouvait était bardé de systèmes de sécurité, tout était enregistré, tout était surveillé, mais il ne pouvait s’empêcher d’avoir peur. Cependant, en y réfléchissant bien, même sans toutes ces précautions, il savait au fond de lui qu’il aurait tout de même accepté cet entretien, car les sentiments qui prédominaient actuellement dans son esprit n’étaient ni la peur, ni l’anxiété, mais l’impatience et la curiosité. Les bruits dans le couloir s’amplifièrent et finalement la porte s’ouvrit. Les gardes du service escortèrent une jeune adolescente jusqu’au siège placé devant le professeur, et la firent s’asseoir doucement. Ceux-ci regardèrent le jeune psychologue, et il décela immédiatement de la peur dans leurs regards. Les gardes attendirent l’approbation silencieuse de l’analyste, puis quittèrent la pièce.
Enfin. après toutes ces demandes, toute cette attente, il était seul en face de cette prisonnière. Il la regarda attentivement, avec un mélange de crainte et d’excitation. Elle était exactement comme il s’y attendait. Tout était là, la peau blanche, les cheveux rouges flamboyants, les yeux vairons, les vêtements bariolés verts et mauves, et cet étrange visage qu’il ne pouvait s’empêcher de trouver fascinant. Il allait enfin pouvoir s’entretenir avec elle.
Enfin. Seul à seul avec The Joke.
Le Professeur Hickman essaya de se détendre et prit la parole. - « Bonjour. »
La jeune femme en face de lui inspectait la pièce du regard, et il y eu un silence qui sembla durer une éternité. Puis, elle sembla pour la première fois remarquer la présence du psychologue, et répondit. - « bONjouR. bellE CRAvatE. »
- « Merci beaucoup. Vous allez bien ? » , demanda-t’il, soulagé.
- « CoMme uN joUr d"aPOcalYPse. »
The Joke dévisageait son interlocuteur avec insistance, et rapprocha sa chaise du bureau placé entre eux deux. Celui-ci perdit toute contenance, et précipita un peu les choses. - « Savez-vous pourquoi je voulais vous voir ? » - « oUi. » - « Je voulais vous parler de l"incident contre les créatures. Celui au cours duquel vous avez été blessé. » - « FaUX. »
Le psychologue sourit à son interlocutrice. - « Heu . . . oui, bien évidemment. Ce qui m"intéresse, ce sont les conséquences qu"ont eu cet incident sur votre attitude. Des observateurs m"ont indiqué que votre comportement avait changé pendant un certain temps. Que vous n"adressiez plus la parole à qui que ce soit. Je suis là pour vous aider. » - « fAux. » - « Pardon ? » - « JE suIs la REinE deS sECRets. »
La jeune femme se leva doucement de sa chaise, et posa les mains sur le bureau. Elle souriait étrangement, avec un air de gourmandise dans les yeux. Puis elle posa un genou sur le bureau et grimpa lentement sur celui-ci pour se rapprocher de l’analyste. Le Professeur Hickman était paralysé, et n’osait pas faire un geste de peur de la réaction de la prisonnière. The Joke était à présent à quatre pattes sur le bureau du psychologue, son visage frôlait celui de l’analyste, et ses yeux vairons bleus et verts étaient plongés dans le regard sombre de son interlocuteur.
Le professeur eu alors une réaction inattendue. La patiente en face de lui était une légende chez les profilers, une histoire à dormir debout que se raconte les étudiants en psychologie, un mythe urbain qu’il n’avait jamais oublié. Et la légende avait le visage collé au sien, la légende s’intéressait à lui. Il pouvait sentir son odeur entêtante jusqu’au plus profond de son être. Les lèvres de la jeune femme étaient entrouvertes, et exhalait un léger souffle chaud que le jeune analyste pouvait sentir sur sa peau. Son haleine sentait la vanille, ses cheveux écarlates tombaient maintenant en partie devant son visage, et lui rappelait la fragrance délicate de certaines fleurs exotiques. Le psychologue tendit alors la main et attrapa délicatement une mèche de cheveux de la patiente. Ses cheveux étaient plus doux que la soie, comme il s’y attendait. Elle lui passa les bras autour du cou, souriant toujours d’un air gourmand, et approcha ses lèvres de l’oreille du professeur. Elle souffla d’abord délicatement dans le creux de celle-ci, puis lui susurra d’une voix à la fois suave et enfantine. - « diTEs mOi la véRiTé, pRofeSseUr, où JE Vous ARRacHe lA gorGE aVEC leS deNTS. » - « Je ne comprends pas. », balbutia l’analyste. - « mAIs si, voUS comPREnez. VouS Avez quELQue chOSe à me DiRE.»
The Joke remit son visage en face de celui du psychologue, et lui fit un sourire carnassier. Elle ouvrit la bouche exagérément, et la referma brusquement en faisant claquer sa mâchoire. Le Professeur Hickman s’aperçu qu’il n’avait toujours pas lâcher la mèche de cheveux de sa patiente. Il s’était préparé à cet entretien, mais n’avait pas prévu que ce soit elle qui domine la conversation. En fait, si. Il l’avait prévu. A quoi pouvait-il s’attendre d’autre en face d’une telle créature. Les mots sortirent soudainement de sa bouche comme s’il n’était plus capable de les retenir. - « Vous n"êtes pas la The Joke des origines. J"ai étudié tous les dossiers existants sur vous. Vos capacités actuelles ne concordent pas avec les témoignages recueillis lors de ses apparitions en public. Même votre comportement est différend de celui qu"avait l"ancienne The Joke. Celle-ci n"était que violence imprévisible. Vous, vous êtes souvent calme, enfantine, et vous semblez vous amuser de votre situation. Je suis désolé, mais ça ne concorde pas. La période de mutisme dans laquelle vous vous êtes enfermé après votre blessure ressemble beaucoup plus à ce que pourrait logiquement faire la vraie The Joke. C"est pourquoi je voulais vous voir, vous parler. »
La jeune femme éclata de rire, puis s’accrocha de nouveau au cou du professeur. Elle le serrait très fort, et celui-ci pouvait sentir le parfum unique de sa peau, mélange de muguet, de framboise et de sueur. Le psychologue abandonna tout instinct de survie, ferma les yeux, huma la peau de sa patiente, et lui caressa les cheveux, conscient malgré tout que cet entretien était surveillé et enregistré. Plusieurs minutes s’écoulèrent dans le silence le plus absolu, avant que The Joke ne réponde aux déclarations de son interlocuteur. - « BiEN vU, voUS êTEs très INTeLLigenT. VoULez-vOUs parLEZ à La VRAie tHe joKE ? » - « Oui. », répondit celui-ci, sans savoir ce qu’elle voulait dire par là.
The Joke lâcha le jeune psychologue, et se rassit sur sa chaise. Son regard était à la fois plein de sagesse et très enfantin. Son sourire était redevenu mystérieux. - « J"esPèRE qUe VouS n"aLLez paS le RegretTeR. aUTAnt vOUs le dIRe toUT de SuiTE, VOuS n"aVEZ quE peu DE ChAncE dE suRVIe face à ellE. »
La jeune femme baissa la tête, et ses cheveux cachèrent son visage. La pièce plongea soudainement dans l’obscurité, et tous les appareils électriques présentèrent des signes de dysfonctionnement. Quelque secondes après, les néons de la pièce se rallumèrent, mais le professeur Hickman se doutait qu’il n’y avait maintenant plus aucun appareil de sécurité ou d’enregistrement actif. Il était réellement seul. Enfermé dans cette pièce avec The Joke. - « C"ESt un seCREt enTRe NouS, maiNTENant. »
The Joke fut pris de tremblement pendant une courte durée, puis elle releva la tête lentement. Le jeune psychologue compris ce que voulait dire sa patiente et une profonde terreur s’empara de lui. Une terreur venue du fond de son inconscient, régie par son instinct de survie. Le genre de panique ressentie par une proie devant un prédateur.
Le visage enfantin et curieux avait cédé la place à un masque de haine déformé par un rictus plein de rage. Les yeux de The Joke auparavant plein de mystère le fixaient avec fureur, sans ciller. Lorsque la petite clown cauchemardesque ouvrit la bouche, son étrange façon de parler avait disparu. - « Tu peux pas savoir comme t"es dans la merde, connard ! Je vais t"étriper et me servir de tes intestins pour étrangler tous les abrutis de ce service qui ose me retenir ! »
The Joke sauta sur le professeur, et le renversa à terre en lui labourant le visage de ses ongles. Celui-ci essaya de se débattre et appela à l’aide en hurlant. La furie s’arrêta un instant, et semblant vouloir mettre son plan à exécution, déchira la chemise du psychologue, et commença à enfoncer ses ongles dans le ventre de celui-ci, tandis qu’elle le bloquait d’une clé de bras. - « Arrêtez ! Mais qui êtes vous ? Lachez-moi par pitié ! » - « Celle que vous prenez pour The Joke n"est qu"un parasite dans ma tête. Lorsque je suis tombé dans le coma, j"ai pu reprendre le contrôle de mon corps, mais j"ai mis du temps à réaliser ou j"étais. Je n"ai malheureusement pas eu le temps d"agir, avant qu"elle ne remette mon esprit en stase. Mais cette fois ci, je ne la laisserai pas faire. Ma vie n"est qu"une vaste blague, mais c"est une blague qui m"appartient, je vais tous vous massacrer, et ensuite je sortirai d"ici ! »
Les doigts de The Joke s’enfonçaient dangereusement dans le ventre du professeur Hickman, faisant gicler son sang sur la moquette du bureau. L’affreux sourire de la clown psychopathe déformait son visage, le rendant totalement irréel. La douleur du psychologue ne faisait qu’empirer. - « Arrêtez-ça, par pitié. Je peux vous aider ! Laissez-moi ! » - « La corruption entache cet endroit, vous méritez tous de crever de mes mains ! » - « Non ! »
La porte céda finalement sous les coups des gardes alertés par les hurlements du professeur Hickman. The Joke se redressa immédiatement, et leur fit face exhibant ses ongles, prête à les déchiqueter avec ses seules mains. Un rictus mauvais déformait sa bouche et découvrait ses dents, la faisant ressembler à un chien enragé. Cette vision ne troubla heureusement pas les gardes, surentraînés et parfaitement préparés à l’éventualité d’affronter cette prisonnière. L’un d’eux aspergea la pièce avec un gaz soporifique. The Joke bondit sur lui, lui planta ses ongles dans la gorge, et lui arracha une oreille avec les dents avant de s’écrouler au sol, endormie. Le professeur Hickman était inconscient, et baignait dans son sang. L’équipe médical arriva de suite sur les lieux pour s’occuper de lui, et The Joke fut ramené en urgence dans sa cellule.
Le lendemain, le jeune psychologue était encore en état de choc dans un lit de l’infirmerie. Quant à The Joke, elle était tranquillement allongée sur le lit de sa cellule, parlant toute seule de son timbre de voix si particulier. Elle chantait aussi des histoires de princesse et de poney. Et parfois, elle riait. | |
| | | Wendygo Prisonnier
Nombre de messages : 115 Date d'inscription : 12/11/2005
| Sujet: Re: Psyché Lun 13 Mar - 12:44 | |
| Le 05 Février 2006, Paragon City, dans la rue.
Nous sommes à Galaxy city, en face de l’immeuble du Service des Opérations Spéciales. Plus précisément sous un porche ombragé. Une gamine blonde aux yeux bleus observait l’immeuble en plissant les yeux, comme si elle voulait voir à travers les murs. Un chien de race indéterminé, et de couleur approximativement marron était à ses pieds. Une bande de Krânes se chamaillait non loin de la gamine, mais celle-ci ne leur accorda même pas le moindre regard. Son regard bleu acier était toujours fixé sur le building. Le chien s’assit sur son postérieur et se gratta l’oreille avec sa patte arrière.
Derrière la gamine se tenait, en retrait, une grande adolescente aux cheveux roux, et au visage constellé de taches de rousseur. Enfin, du peu que l’on pouvait voir son visage caché derrière la visière d’une casquette. L’adolescente était maigre, très maigre, à la limite de l’anorexie. Elle observait les Krânes du coin de l’oeil, mais ne semblait pas inquiétée par leur proximité. Elle prit la parole, brisant la concentration de sa compagne. - « Dis moi, Alice, t"es sur que c"est ici qu"Amandine est retenue ? » - « Certaine. Ze l"ai vue dans un rêve. Z"en suis sure ! » - « Dans un rêve ? Putain, c"est pas gagné. » - « Va ssier ! » - « Et c"est quoi le plan ? On rentre la dedans et on casse tout ? » - « Non. Ils sont habitués à s"occuper des méta-humains. Ze ne sais pas ce qu"ils sont capable de faire. » - « Pouah, on rentre et on les défonce ! Quoi qu"il y ai la dedans, ça risque pas de me faire grand chose ! » - « ça risque pas de me faire grand ssose non plus, mais ze veux être sure de récupérer Amandine. C"est pour ça que z"ai appelé Emily. » - « Oh non, bordel ! Pas elle. ça va encore finir en carnage ! » - « On parle de moi ? »
Un vague silhouette sombre s’était matérialisé dans l’ombre du porche. Un visage se détachait de la silhouette. Un visage pâle aux yeux et aux lèvres cousues. - « Salut Alice. Salut Cassandra. Salut Barnabé. » - « Salut Emily », répliqua la gamine blonde. - « grmff », salua la grande rousse, nullement impressionnée par l’apparition du spectre en jupon. - « Alors, Emily, t"as trouvé ce qui arrive à Amandine ? », demanda Alice. - « Oui, Quand tu m"as dit que des membres du Carnaval avaient chercher à recruter The Joke, j"ai tout de suite orienté mes recherches vers ces pétasses. Avec de multiples pertes et fracas, j"ai trouvé les infos qu"il nous manquait sur l"état d"Amandine. » - « A savoir ? », s’intéressa Cassandra. - « Ces pétasses ont utilisés un vieux rituel oublié pour prendre possession de l"esprit de The Joke, et ainsi pouvoir l"incorporer dans leurs rangs. Malheureusement, ces grands nunuches bariolées n"avaient absolument pas compris la nature de leur rituel. Amandine s"est trouvée possédée par une entité personnifiant la folie. D"où son pétage de plomb, et l"apparition de ses pouvoirs magiques : Téléportation, influence mentale, voix mortelle, etc . . . » - « Bon. Comment on la libère, et comment on la débarrasse de ce truc ? », la gamine ne lâchait toujours pas l’immeuble du regard. - « J"ai un plan. Mais va falloir attendre. », répondit Emily. | |
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