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 7 - Emily la morte

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Wendygo
Prisonnier
Wendygo


Nombre de messages : 115
Date d'inscription : 12/11/2005

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MessageSujet: 7 - Emily la morte   7 - Emily la morte EmptyJeu 9 Mar - 16:30

Il fait noir et je suis seule. J’ai très chaud et j’ai faim. Je ne sais plus comment je m’appelle, ni quel age j’ai, et je ne sais pas non plus quel jour on est. C’est difficile d’avoir la notion du temps quand on vit dans l’obscurité. En fait, quand on est dans ma situation, c’est difficile d’avoir une notion de sa propre existence. Je n’ai plus aucun souvenir de mon autre vie, celle que j’avais avant d’être oublié dans cette pièce obscure. Certains pourraient dire que finalement, je n’existe pas. Ils auraient peut-être raison, si je ne savais pas qu’il existe un autre monde en dehors de cette pièce obscure.
Car il y a des gens en dehors de cette pièce. Ce sont ces gens qui m’apporte à manger, ces gens qui parfois me font sortir, ces gens par rapport auxquels je peux affirmer que j’existe. Ces gens ne m’ont jamais donné de nom, mais sans eux je n’existerai pas. Du moins, pas comme ça.
Ils me disent qu’ils sont des adultes et que c’est pour ça que je dois leur obéir. Ils me disent que si je ne suis pas gentille, ils arrêteront de me donner à manger, et que je mourrai. Alors, quand ils me font sortir, qu’ils me lavent, et qu’ils me présentent à d’autres adultes, j’obéis et je suis gentille. C’est pour ça que j’existe, me disent-ils. Je fais toujours tout ce qu’on me dit. Parfois, je ne sais pas si je dois avoir mal, ni si je dois avoir honte, ni même si une autre existence serait possible pour moi. Comment être sur que ce qui m’arrive n’est pas normal ?
Alors j’obéis et je suis gentille. Comme ça, quand tout est fini, les gens me raccompagnent dans ma pièce obscure, et je suis tranquille. Jusqu’à la prochaine fois.


Le soleil se lève, et illumine une charmante petite bourgade. Les voisins se sourient et se disent bonjour avant d’aller travailler. Une cloche résonne, c’est l’heure de la messe, beaucoup plus que de la foi, c’est de la bonne tradition bien de chez nous. Des enfants jouent dans un square, personne ne les surveille, que pourrait-il leur arriver ? Les forces de l’ordre veillent. Elles veillent sur les ambassades et les édifices religieux. Elles veillent a obtenir de belles statistiques qui font plaisir à tout le monde. Elles veillent sur les gens importants, ceux qui prennent les décisions.
A la télévision, un homme politique de droite se bat pour virer les étrangers du pays, déclarant qu’après ça, tout sera résolu. Son interlocuteur, un militant de gauche rétorque qu’il faut légaliser le cannabis, argumentant que grâce à ça, tout sera résolu. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Les gens sont heureux de faire des choses importantes. Puis, le soleil se couche.

Il fait noir et je suis seul. Je ne ressens plus rien. J’ai eu faim, très faim, je ne sais pas pendant combien de temps, et après, plus rien. Je suis toujours dans l’obscurité, mais je ne suis plus dans une pièce. En fait, je suis dans rien. En fait, je crois que je ne suis plus. Je devrai avoir peur, pourtant il n’en est rien. La pièce que j’ai quitté avait quelque chose de rassurant, elle avait des limites. Je savais où j’étais, puisque j’étais dans la pièce. Mais là, rien.
Le néant m’envahit, mais je vois un point lumineux, qui se transforme en halo. Une lumière bienfaisante m’entoure, et me rassure. Je vois des enfants qui jouent, qui rient, qui courent à la lumière du soleil. Des enfants qui tiennent la main à leurs parents, des adultes qui les aiment et qui les protègent. Des enfants qui finalement me ressemblent. Mais, je ne vois rien de ce qu’on me faisait à moi. Rien qui ne fasse mal, rien qui ne fasse honte. La lumière se veut apaisante, rassurante, bienfaitrice, mais au fond de ma conscience je pleure, la frustration fait place à la colère, la colère fait place à la haine, et finalement je hurle. Comment peut-il exister un monde si paisible, alors que j’ai souffert ? Comment a-t’on pu me retirer ce à quoi j’avais droit ? Comment ces gens ont-ils pu vivre tranquillement leur petite vie, et ignorer mon existence ? Comment a-t’on pu m’oublier ? ! ? !
Je me détourne de la lumière, le coeur encore plus noir que les abysses m’entourant. Et je laisse ma haine me guider, mon chagrin obscurcit mon âme, et ma colère me donne substance. Je suis de nouveau. J’existe toujours. Et j’arrive.


Le soleil s’est donc couché sur notre charmante petite bourgade, où tout va bien dans le meilleur des mondes. Un joli petit pavillon semble bien paisible dans la pénombre, et le gentil petit couple qui l’habite est heureux et satisfait. Comment leur vie pourrait-elle être meilleur ? Ils ont beaucoup d’amis, certains sont même haut placés, et aucun problème financier ne se profile à l’horizon. Ils auraient aimé avoir des enfants, mais qui sait, ça viendra peut-être. En attendant, ils compensent. Ils ont bien un petit secret honteux, mais qui n’en a pas. De toutes façons, plein de leurs amis partagent leur petit secret, alors ça ne doit pas être si grave que ça, puisque tout le monde trouve ça normal. Et dans quelques jours, ils auront une nouvelle pensionnaire, puisqu’ils ont laissé mourir la dernière.
Monsieur est en train de regarder la télévision dans le salon, tandis que Madame est dans la salle de bain. Quelque chose attire le regard de celle-ci dans le reflet du miroir, une sorte d’ombre là où il ne devrait y avoir qu’un mur blanc. La femme approche son visage du miroir pour mieux voir cette tache sombre , et finalement en distingue parfaitement les formes. Ce sont les formes d’une petite fille, une petite fille brune habillé en noir, au regard sombre, et à la peau pâle. Une petite fille qui la regarde d’un air haineux et accusateur. Une petite fille que la dame reconnaît. La femme se retourne, espérant que le reflet du miroir se trompe, et que cette petite fille n’est pas là, mais le miroir ne mentait pas. La femme terrifiée, hurle, et se blottit contre le mur, tandis que la fillette avance vers elle. Celle-ci tend la main et attrape le poignet de la femme. Et la femme pleure, car la main de la fillette est froide, sans vie, sans espoir, et surtout, sans aucune pitié.

Il fait noir, et je ne suis plus seule. Je ne ressens plus que de la haine, une froide logique de vengeance envers ce monde qui m’a oublié. Je reconnais ces gens, ce sont « les gens ». Ceux qui ont fait mon existence, ceux qui m’ont créé. Je sais qui je suis, et je sais que j’existe. Je sais où je suis, et je sais quel jour nous sommes.
La femme a beaucoup pleuré, même quand je lui ai broyé les poignets, puis écrasé le visage sur le miroir brisé. Elle n’avait pas la force pour hurler, car elle n’avait plus la force de vivre. Alors, elle s’est laissé faire lorsque je lui ai découpé les lèvres avec le rasoir de son mari, puis arraché la langue avec un ciseau. Elle pleurait encore, même après que je lui ai enlevé intégralement la peau pour ne laisser que sa chair rouge à l’air libre. Il faut dire que j’ai un drôle de pouvoir sur les gens, ils ne meurent que si je le désire. Je peux les maintenir en vie aussi longtemps que je le veux, quelque soit l’état de leur corps. Alors forcément, ça a duré longtemps.
Pour l’homme, c’était différent, il a beaucoup hurlé. Je lui ai brisé tout les os de son corps, afin de pouvoir plus facilement le plier. Je l’ai ensuite casé dans le grand four qui était dans la cuisine. Et je l’ai mis à chauffer, thermostat 250, il me semble. La sensation de brûlure est une douleur horrible qui vous réveille les nerfs, mais cela dit, au delà d’un certain seuil, le cerveau se déconnecte devant tant de douleur. Mais je ne l’ai pas autorisé à s’évanouir, et je ne l’ai pas non plus autorisé à mourir. Je l’ai laissé conscient dans son four, jusqu’à ce que son corps ne soit plus qu’un tas de chair carbonisé, et que son cerveau ne puisse plus ressentir quoi que ce soit.

Il fait noir et tout est calme. Il me reste encore plein de gens à punir, plein de gens à tuer, plein de gens à massacrer. Les adultes ne méritent pas de vivre, ils ne méritent que la souffrance que je leur inflige, pour finir dans ma légion de cadavres agonisants. Le monde sera bien mieux lorsque je les aurai tous massacré, tous transformé en zombies mutilés et pourrissants. Alors la souffrance, la honte et la peur n’existeront plus. Plus jamais, une existence comme la mienne ne sera oubliée.

Je sais que j’existe, et je sais qui je suis. Je me choisis un nom, vu que les adultes ne m’en ont jamais donné un. Je m’appelle Emily.

Emily la morte.
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