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 Comme un homme... (Background d'InTrigger)

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3 participants
AuteurMessage
InTrigger
Ancien agent



Nombre de messages : 17
Date d'inscription : 11/11/2005

Comme un homme... (Background d'InTrigger) Empty
MessageSujet: Comme un homme... (Background d'InTrigger)   Comme un homme... (Background d'InTrigger) EmptyVen 27 Jan - 1:05

Soundrack : Luke.

(j'aurais voulu en faire une vidéo, par manque de temps, ce ne sera que du texte)

je brise mes rêves mais je ne brise personne
à tout ce que l'on enterre, à ce qui flotte et puis s'envole, à ce qui flotte et puis s'envole
je cours comme un homme


Dans les films, on voit de belles héroïnes faire leur journal intime, dans lequel elles racontent leur vie pour soulager leur conscience. J'ai toujours eu envie de raconter mes aventures, et j'ai grandement besoin de m'épancher. J'espère que personne n'écoutera cette cassette, en même temps vous me direz que si vous entendez ces mots vous n'allez pas appuyer sur stop. Je ne vous le demande même pas, ca fait partie du jeu.

Je m'appelle Marlene Javievski. Mon père était un militaire de carrière américain, qui a beaucoup tourné dans les bases européennes. C'est lors d'opérations dans les pays de l'est qu'il rencontra ma mère, une polonaise émigrée forcée de faire le plus vieux des métiers. Je fus le fruit d'une histoire comme il en existe des tas depuis le Vietnam. Mon père m'a ramené dans sa mère patrie sous le drapeau à étoiles, car il n'y a aucun pays qui ne surpasse l'amérique et ses libertés, pour un américain.

J'ai passé ma jeunesse à Cleveland, où j'ai découvert le monde sous le rythme des chants de batterie en tant que pupille de la nation. Je ne sais pas pourquoi mon père n'a jamais voulu me reconnaître, il estimait sans doute que ce serait plus facile de me déplacer de base en base comme cela. L'administration se fiche pas mal de vous déplacer quand vous êtes sans attaches.

Toute la vie passa de grades en grades jusqu'à ce que mon père soit envoyé en amérique du sud pour une mission en Colombie. Il ne revint jamais. Heureusement à cette époque, il avait déjà un haut poste dans l'armée, et ses amis et camarades me prirent alors sous leur aile. Ils me parlèrent de ma mère, et me permirent de partir quelques mois en Pologne à sa recherche. Je fus heureuse d'accomplir cette quête de connaissance, mais la rencontre ne fut qu'une simple rencontre entre deux étrangères venues de mondes différents. Néanmoins, nous communiquâmes longtemps par lettre, à nous échanger des nouvelles et des points de vue.

ni plus vite ni plus gai, tout juste monocorde
après celles lasses d'aimer, les "belles quand même" que l'on pardonne
je cours comme un homme


A force de pousser sur mes jambes, je devins une grande fille. L'intérieur des bases militaires vous préserve de beaucoup mais pas de devoir grandir et faire quelque chose de votre vie. Naturellement, j'entrai dans une école militaire, et j'étais avide d'apprendre les maths, l'anglais ou l'histoire-géographie. Première de ma classe le plus souvent, j'avais beaucoup de succès, non pas que j'étais très jolie mais j'étais douée et délurée, les garçons s'y retrouvaient bien pour me laisser leurs devoirs à faire tout en m'emmenant dans leurs virées. Ce genre d'école attirant des éléments souvent pas très futés, les soirées consistaient le plus souvent à boire comme des trous toutes les bouteilles et les joints qu'ils avaient pu rassembler et aller conduire comme des fous sur les autoroutes. Dans cette atmosphère, on perd vite son pucelage et ses illusions. Les soirées dérivent en orgies, les lendemains ne sont que des bagarres pour savoir qui aura le droit d'avoir un devoir à l'oeil en échange de devenir le petit copain du moment. Ils faisaient semblant d'être triste des ruptures, mais trouvaient rapidement consolation une fois les notes rendues.

Je vivais sur base, ce qui me laissait du temps pour prendre soin de moi et lire des bouquins pendant que les autres rentraient chez eux et supportaient leur parent. J'aimais bien cette situation, ou je grapillai ce temps sur les autres pour paraître toujours au courant et soucieuse de mon apparence. Les autres filles étaient souvent jalouses. Celles qui étaient belles me reprochaient mon temps devant la glace. Celles qui étaient intelligentes mes bonnes notes après des mes nuits de débauche. Quand on est adolescente, plaire est plus important que tout.

contre mes ports d'attache, contre mes bris de rêves, contre l'amour trop lâche quand d'autres traînent
à la fois si grasse quand c'est la mort qui opère, aux sourires qu'on arrache, aux silences que l'on paye
je cours comme un homme


Les hautes études militaires furent une autre ambiance. Je dus déménager à Paragon, vivre en ville, et bûcher jour et nuit pour rester parmi les meilleurs. Les exercices physiques étaient très exigeants, et ma résistance féminine finit par atteindre ses limites face aux éléments masculins. Néanmoins, j'essayais de me donner toujours plus, pour faire honneur à mon père, à l'Amérique, au président et aux beaux coéquipiers de la promo. Contrairement à mes frasques adolescentes, je n'eus qu'un seul petit ami durant cette période, et l'histoire se termina mal. J'étais obsédée par les résultats, et l'armée de l'air aime les performances, une spirale encore plus dure que les grandes écoles !


peut-être qu'un jour sans efforts, il sera si bon d'avoir su
qu'être plus beau c'est d'être moins mort
la chair est faible et je le suis, la chair est faible et je le suis
je mens comme un homme


Cette période normale dans la vie ne dura guère longtemps, puisque je pus enfin entrer dans l'administration militaire dans l'arme que je souhaitais servir. Mes performances physiques et techniques étaient suffisantes pour que je puisse devenir une pilote de chasse, mais j'étais trop grande pour être prise. Et puis, sans rancoeur aucune, les femmes dans ce milieu sont rarement estimées à leur juste capacité. Je n'eus pas à me plaindre, puisque grâce à mon travail réalisé avec zèle et quelques coups de fil passés par des amis de mon père, je n'avais aucun mal à gravir les échelons de l'armée et obtenir une paie confortable.

Ayant plutôt mauvais souvenir de ma période en ville, j'étais contente de vivre à nouveau sur base. Les possibilités de rencontre avec les hommes étaient bien sur très nombreuses, et par ennui autant que par curiosité, je disais rarement non aux propositions. Malheureusement, les hommes aiment se vanter, et le temps passant, la réputation d'être « une fille à soldats » s'installait. C'était méprisant et blessant pour les hommes qui étaient passés dans mes bras, mais ceux-ci préféraient encore me traiter de salope que d'admettre devant les autres que je ne l'étais pas.

pour étouffer toutes mes poussières, pour nettoyer toutes mes peaux mortes
on est tout juste ce qu'on se pardonne, on est tout juste ce qu'on se pardonne
je mens comme un homme


Cette mauvaise réputation finit par me rendre vindicative. Je voulais devenir plus forte que tout le monde, pour leur prouver que je valais mieux qu'eux, que je pouvais être une marie couche toi là et les battre tous à leur propre jeu. Mes minauderies auprès de mes supérieurs, voire quelques pipes ou sodomies dans les bureaux, me permirent d'être dans toutes les réunions importantes, et d'obtenir l'obtention de terminer ma formation de pilote de chasse. Un jour, je décollai, et en m'envolant pour le ciel, j'étais persuadée les narguer tous depuis le ciel, ceux qui me prenaient pour une moins-que-rien.

Après mes succès professionnels, je me consacrai à ma vie personnelle, et trouvai un prétendant charmant qui aimait autant voler que moi et me voyait comme une belle moitié. Nous vécumes quelques moments passionnés pendant 3 mois de vacances continus que j'avais posés. A la fin des vacances, nous nous mariâmes. J'étais déjà enceinte de 2 mois. Mon congé maternité me coupa du monde militaire, et j'avais l'impression d'avoir réussi ma vie, selon le modèle américain du moins : une famille, un joli garçon et des médailles au mur.

Mon mari profita des premiers mois de notre fils pour travailler très dur au boulot. Je le voyais peu, je ne lui en voulais pas, car toute mon attention était pour le bébé. Puis je décidai de retourner travailler. Les analyses post-natales montraient que je pouvais encore monter dans un avion, mais mes supérieurs ne voulaient plus en entendre parler. Dans les bureaux, les gens étaient devenus moins aimables. Je compris vite qu'une femme prise n'avait plus le même sex-appeal pour mener les affaires, et que de jeune soldat bien sous tous rapports, j'étais devenue mère de famille inutile et encroûtée.

Le feu intérieur brûlait suffisamment pour m'alimenter en énergie. Je trompai mon mari, poussais mes vols à l'extrême de mes possibilités, tout ca pour retrouver la place qui me revenait. Pour moi, je n'avais pas changé. Et si les méthodes étaient bien toujours les mêmes, l'excitation avait laissé place à la désillusion. Des baises sans conviction, des secrets donnés pour la forme, des rapports facilement obtenus, des médailles posées avec dédain.

Voilà, chère cassette, tu connais ma vie dans les grandes lignes. Tu peux compter sur moi pour me donner encore plus à fond, je pars pour une nouvelle mission aux environs des grands lacs. Il paraît qu'elle est très délicate, j'espère une nouvelle promotion, je t'appelle dès que je l'ai !

Clic.

49 heures, 35 minutes et 7 secondes plus tard, Marlene allait officiellement périr dans un crash d'avion. Cette affaire concernant l'armée, cet événement est resté top secret, seuls les proches ont été mis au courant.
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Wendygo
Prisonnier
Wendygo


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Date d'inscription : 12/11/2005

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MessageSujet: Re: Comme un homme... (Background d'InTrigger)   Comme un homme... (Background d'InTrigger) EmptyLun 6 Fév - 17:54

Mea culpa (comme on dit dans le bouchonois).

J'avais loupé ce texte, et je ne le lis que maintenant.

Un seul mot : superbe. I love you
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Pyrolyse
Lieutenant
Pyrolyse


Nombre de messages : 393
Date d'inscription : 10/11/2005

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MessageSujet: Re: Comme un homme... (Background d'InTrigger)   Comme un homme... (Background d'InTrigger) EmptyVen 24 Fév - 17:03

J'ai toujours su que Marlene était une ambitieuse et une femme de caractère. Smile

J'attends avec impatience le moment où elle décrira sa rencontre avec Algirdas ... si tu nous fais l'honneur d'une suite !


J'aime particulièrement cette phrase: "A force de pousser sur mes jambes, je devins une grande fille."
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MessageSujet: Re: Comme un homme... (Background d'InTrigger)   Comme un homme... (Background d'InTrigger) Empty

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