Le rire des filles.
Victor fermait les yeux et ne pensait qu'à une chose: imaginer le rire des filles!
Dans son pays il faisait chaud et humide, les filles portaient toutes de longues robes blanches et légéres, elle faisaient du vélo et avaient des rires de sirénes, des chants de bonheur qui font tourner les têtes avec le sourire.
Le petit Victor fermait les yeux trés trés fort, serrait le minuscule bijoux de jade, et souvent il réussissait à imaginer les groupes de jeunes adolescentes qui s'amusaient dans les rues avant la saison des pluies...
Mais il y avait une chose qu'il ne pouvait combattre, c'était l'odeur, l'odeur des animaux en cage...Ici pourtant des animaux il n'y en avait pas, juste des hommes et des femmes enfermés dans une grande boîte en fer, chargée sur un bateau.
Le petit Victor n'avait que douze ans, et il était tout seul, son oncle était mort, deux jours plus tot, les hommes blancs avaient ouvert la porte comme tous les jours pour que les "passagers" puissent faire leurs besoins et manger un peu, puis ils avaient jeté le corps de tonton par dessus bord, peu etre qu'il était repartit au pays...
Un quart d'heure de soleil par jour, un repas par jour, le reste du temps dans le noir.
Les deux premiers jours les adultes parlaient du rêve de Paragon City, ouvrir des restaurants, faire venir la famille, puis trés vite Victor avait compris que les choses ne se passaient pas comme prévues.
Les blancs avaient pris l'argent et la dignitée avec, sans vraiment l'entendre le petit Victor l'avait compris, le bout du voyage n'était pas la richesse mais l'esclavage...
Alors il fermait les yeux et pensait au pays, au soleil clair, aux chants des filles, aux fruits, aux fleurs, à la vie...