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 été carcéral

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MessageSujet: été carcéral   été carcéral EmptyJeu 24 Nov - 22:09

< Un été détestable >

La ville était poisseuse sous le cuisant soleil estival, l’humidité malsaine du bord de mer s’insinuait jusque dans les locaux climatisés du S.O.S., c’était une sensation au-delà de la fraîcheur excessive de l’air, un parfum léger, quelque chose comme un son répétitif et énervant, une fuite dans une canalisation inaccessible. Les opérations avaient été suspendues faute de soldats. Le brusque départ de certains des détenus semblait avoir remis en cause pour un temps l’activité du service, il y avait comme un flottement, malgré les protection installée dans les locaux, Luke avait ressenti les angoisse des certains employés, leur emploi était sans doute menacé. Il avait été surpris de capter ses signaux de détresse qui lui étaient auparavant inaccessibles tant les barrières psychiques générées par la technologie de l’armée étaient puissantes. Et pourtant… Son esprit était-il devenu bien plus fort ? Tout bien considéré c’était peut-être grâce à ces dernières missions durant lesquelles ils avaient affronté des robots. Qui aurait que ces choses possédaient un esprit, très limité et communautaire certes, mais un esprit tout de même ; quelque chose d’assez semblable à l’esprit de ces cadavres errants qu’il avait combattu avec le sergent.

La hiérarchie avait décidé de faire peser sur lui une chape lourde afin de le briser durant l’été. Il reconnaissait là l’action du lieutenant, cela trahissait et la peur que ce dernier ressentait à son égard, sans doute pas une peur de lui-même, mais une peur de son indépendance et de ses capacités, la corruption qu’il pouvait imprimer aux esprits pouvait à tout instant mettre leurs vies en danger. Durant ces semaines il subit un entraînement physique intensif, digne de celui d’un jeune soldat. Peu lui importait, son corps était d’une excellente condition, avant l’incident soudain qui avait bouleversé sa vie il était un sportif accompli, le potentiel était là, il voulait juste prendre son temps, toutes ces fois ou il avait traîné la patte dans les rues de Paragon son esprit survolait le paysage urbain et il avait fini par repérer quelques citadins à l’esprit faible non loin du centre de détention.

La durée de leur détention était plus ou moins fixée, il était certain que les militaires feraient tout pour prolonger leur peine. Autant préparer sa sortie ou se ménager une porte de sortie…

< Galaxy City, chambre de Luke, prison hotel du S.O.S, mi-août, un soir de semaine, plus bas au 35e étage, 20h57 >

Prétextant une faiblesse extrême il s’était retiré dans sa chambre relativement tôt, les exercices préconisés par le lieutenant aurait achevé n’importe quel athlète. Bien que fatigué il devait absolument parvenir à ses fins.

Devon devait quitter son bureau assez tôt, ce soir il emmenait Loan dîner en bord de mer. Il regarda sa montre, 19h15, il était temps. Il ferma les dossiers, Tom venait de partir, seule restait Carol au bout de la pièce, il se doutait bien qu’elle aurait son avancement, mais à quel prix ? Elle resterait sans doute jusque 21-22h, la pauvre fille n’avait pas de vie.

Luke inspira profondément, il percevait l’agencement habituel autour de lui : les autres détenus et cet environnement sourd et étouffé, dès qu’il essayait de franchir ces barrières il paniquait, son esprit se débattait dans un néant insondable. La régularité de la fourmilière lui avait toutefois permis de percevoir au-delà du voile lourd qui avait été tendu autour de lui. Le livreur de pizza, la secrétaire, le coursier, le jeune cadre, il les avait identifiés par leurs habitudes et leur ponctualité, comme si la fréquence de leurs pensées finissait par atteindre une amplitude telle qu’elle emplissait l’espace et s’y imprimait durablement. Le phénomène était comme cette suggestion qu’il parvenait à imposer pour occulter les choses : lui se concentrait fortement, une fois, une pensée d’une amplitude colossale qui le fatiguait, eux travaillaient sur la durée, leur étonnante régularité avait raison des machines élaborées par les militaires.

Le regard de Devon s’attarda sur son écran… Il pensait à Loan, ce dîner hebdomadaire, cela faisait deux ans qu’il l’emmenait dans ce restaurant chaque vendredi soir, aujourd’hui il lui ferait sa demande, son émotion était grande, il avait déjà les mains moites, plus l’heure avançait, plus la tension grandissait, une vie merveilleuse les attendait. Il déplaça la souris sur l’écran pour fermer l’ordinateur. Ce fût comme une chute soudaine dans un tunnel très long, quelque chose de rapide, un vertige et ce mal de tête effroyable, sa main était crispée sur la souris, ses muscles ankylosés, il avait le souffle court, des sueurs froides… Son père était mort quatre ans auparavant suite à un problème cardiaque. Il pris peur et se détendit, c’était sans doute l’émotion. Il ferma l’ordinateur, releva la tête, où était passée Carol ? Son écran était éteint, curieux, il regarda sa montre. « Merde ! », 20h15. Il ne pris pas la peine de réfléchir, il avait sans doute mal lu, la fatigue, le stress ?

Ce fût éprouvant pour Luke mais il y était parvenu, une heure de temps avait suffit, c’était bien peu de choses, certes mais Rome ne s’est pas faite en un jour. Il avait une violente céphalée mais la satisfaction l’emportait sur la douleur, quelques gouttes de sang avaient coulé de son nez et maculaient ses lèvres. 20h57.

< Notification à A. Peterson >

Après cette séance particulièrement éprouvante en compagnie du sergent, Luke décida que c’était le moment opportun pour remettre la lettre au sergent. Il discuta brièvement avec elle de l’intérêt de cette nouvelle machine et des muscles qu’il était souhaitable de développer dans son intérêt puis amena la conversation sur le service et les prochains intégrés. Le sergent ne laissa bien entendu rien filtrer… Alors qu’elle allait le quitter il lui remis la lettre et lui demanda de bien vouloir la transmettre à Peterson… Sur la feuille, d’un grain léger et d’une qualité remarquable, on pouvait lire d’une écriture qu’un graphologue aurait qualifiée de ferme et décidée, nuançant son propos d’un commentaire sur la longueur du jambage de certains caractères :

« Très chère Amanda,

Par la présente lettre j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir dispenser vos diligents gardes chiourmes des dispositifs psychiques dont vous avez eu la largesse de les équiper afin de leur assurer une meilleure sécurité.

Je suis disposé, si vous le souhaitez, à vous expliquer personnellement plus en détail la raison pour laquelle je vous adresse cette étonnante proposition.

Par ailleurs, je tiens à vous faire part de mes doutes quant aux capacités du lieutenant à diriger une équipe, il semblerait que le sergent ait une personnalité plus adaptée pour diriger la cellule de l’organisation à laquelle nous appartenons. Je ne sais dans quelle mesure les rapports qui vous sont remis trahissent cet état de fait mais je me permet d’insister sur ce point car plusieurs fois, les missions qui nous furent assignées ont souffert d’un déplorable manque de contrôle et la vie, ainsi que probablement l’avenir, via les crédits, du S.O.S. n’en est que plus menacée.

Je demeure, chère Madame, votre obligé et vous adresse mes plus sincères et respectables salutations,

L.A.C. »

Quelques minutes plus tard il remit la même lettre au lieutenant puis à Calvin.

« Et maintenant, attendons », se dit-il alors que l’eau et la vapeur envahissaient la salle de bain.
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