Service des Opérations Spéciales
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 Le fleuret et l'épée

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Pyrolyse
Lieutenant
Pyrolyse


Nombre de messages : 393
Date d'inscription : 10/11/2005

Le fleuret et l'épée Empty
MessageSujet: Le fleuret et l'épée   Le fleuret et l'épée EmptyVen 11 Nov - 19:50

Salle de réunion, Service des opérations spéciales, Galaxy City

« Lieutenant, je vous écoute. »

Il prit le temps avant de parler et disposa de manière ordonnée les dossiers face à lui.

« Merci, Mrs Peterson. J'aurai en effet quelques remarques à faire concernant les personnes recrutées pour ce groupe d'intervention. Pour trois d'entre elles, j'émettrai des réserves sur leur intégration. Je procéderai dans un ordre croissant. »

Amanda Peterson tapotait nerveusement son stylo sur la table: elle n'aimait pas du tout la façon lente et sinueuse, à son goût, selon laquelle le lieutenant procédait.

« D'abord, concernant Victor Kem, je doute fort de ses aptitudes à savoir travailler en équipe ...
- Il le faisait bien au sein de la Famille !
- Je préfère, si vous le voulez bien, faire toutes mes remarques en une fois et que vous me répondiez vous-même en une fois. »

Amanda Peterson se retint pour ne pas laisser exploser la colère qui couvait en elle et que le sourire poli et le ton froid du lieutenant Daugelis ne faisaient qu'accentuer.

« Ce n'est pas du tout la même chose que le crime en bande organisée et les opérations militaires. D'après les rapports psychologiques, Kem est qualifié d'individualiste indépendant et déviant. Sur le terrain d'opération, il faut que l'officier soit sûr que ses ordres seront exécutées à la lettre.
Deuxième cas, beaucoup plus gênant, celui de Luke Ashwood-Carnegie, alias Memento. Vous m'avez assuré que le sergent Javievski et moi-même serons protégés contre ses pouvoirs mentaux à l'aide d'un implant cérébral réglé pour bloquer ses ondes mentales, mais qu'en est-il des autres membres du groupe ? Le risque existe que Memento emploie ses pouvoirs sur eux afin de retourner le rapport hiérarchique en sa faveur et de semer la sédition. Le rapport psychologique accrédite cette hypothèse. Je lis: " Le sujet présente les caractéristiques typiques de la paranoïa perverse comme le montrent ses tendances dominatrices et narcissiques. Malgré les apparences contraires, il nie tout fondement au rapport d'autorité exercé sur lui ", etc.»

Calvin Prescott, l'assistant de Peterson, la regarda. Elle avait posé son stylo et, pour la connaître, il savait bien qu'elle préparait mentalement une réponse vigoureuse au lieutenant.

« J'en viens enfin au cas le plus inquiétant, celui de Gaëtanne Miller. Je n'ai trouvé nulle part dans son dossier de motivation valable à son engagement et à son intégration au sein du groupe d'intervention. Le rapport psychiatrique, à lui seul, l'aurait plutôt condamné à rester le restant de ses jours en prison sous étroite surveillance. A de nombreuses reprises, les experts signalent l'extrême difficulté à entrer dans une relation sensée avec elle. Les tests effectués sur ses capacités mutagénétiques sont également inquiétants, si l'on considère qu'un mutant de rang 5 dont il est impossible de se faire obéir est un danger potentiel pour tout le groupe. A elle seule, Gaëtanne Miller constitue une menace pour la survie du groupe et la réussite des missions. »

Le lieutenant Daugelis ferma posément un à un les dossiers installés devant lui. Puis, il sortit de sa poche une cigarette qu'il alluma.

« Vous avez fini ?
- Affirmatif, Mrs Peterson.
- Vous êtes obligé de fumer ?
- Non. C'est interdit dans cette salle ?
- Il n'y a pas de cendrier.
- Ah. »

Le lieutenant écrasa sa cigarette à peine entamée dans le creux de sa main. D'un geste coutumier, il remonta ses lunettes sur l'arrête de son nez. Amanda Peterson prit une inspiration comme un sportif avant l'épreuve.

« Lieutenant, vous avez mal compris, je crois, l'objet de notre réunion et la situation présente en général. Il n'y a absolument pas à discuter des membres composant votre équipe: ce sont ceux-là et pas d'autres. C'est à vous de vous débrouiller avec ça et on vous a engagé pour ce boulot-là ! Si vous ne vous en sentez pas capable, vous pouvez toujours poser votre démission. On s'en rappellera en haut lieu et ce sera apprécié à sa juste valeur pour la suite de votre carrière ...
- Je ne compte aucunement démissionner. Je suis un soldat, Mrs Peterson, et le chef des opérations de cette unité. Je me suis permis d'émettre des réserves sur le choix des hommes que vous me confiez et vous prévenir des risques que cela faisait peser sur la survie de l'équipe et la réalisation de nos objectifs.
- Vous êtes le chef des opérations et moi je suis le chef tout court. Que mon choix vous convienne ou pas, c'est du pareil au même. Les recrutements ont été faits pour de très bonnes raisons que vous n'avez pas besoin de connaître. Votre boulot, c'est de mener tout ce petit monde-là et de faire ce que vous demande le gouvernement. C'est clair, lieutenant ? »

Le lieutenant Daugelis prit le temps de répondre. De manière mécanique, il sortit une cigarette de sa poche puis la rangea.

« C'est clair, Mrs Peterson. Cependant, je ferai un rapport synthétisant les remarques que je vous ai faites aujourd'hui afin qu'en cas d'incident, les responsabilités puissent être nettement déterminées.
- Faites donc votre rapport, lieutenant. On adore ça dans l'administration, ça en fera un de plus.
- Puis-je disposer ?
- Faites. »

Reprenant ses dossiers sous le bras, le lieutenant sortit. Amanda Peterson se tourna vers son assistant avec un sourire mauvais.

« Le voilà mouché. J'espère seulement qu'il ne va pas nous causer des emmerdes avec ses réserves et son rapport. Calvin, je veux en savoir plus sur lui: son enfance, son histoire, ses études, son état de service détaillé, avec qui il couche, qui il voit, ce qu'il boit, ce qu'il va voir au cinéma, qui sont ses parents, ses amis, tout !
- Vous croyez que ça en vaut la peine ?
- Je n'aime pas travailler avec des gens en lesquels je n'ai pas confiance. »

Calvin sourit discrètement. Oui, elle ne changeait pas décidément ...
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Pyrolyse
Lieutenant
Pyrolyse


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Date d'inscription : 10/11/2005

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MessageSujet: Re: Le fleuret et l'épée   Le fleuret et l'épée EmptyVen 11 Nov - 19:50

Bureau d'Amanda Peterson

« Je vous écoute, Calvin. »

Calvin Prescott observa un court moment de silence. Il posa son regard sur ses notes. Puis il se mit ensuite à les lire, en suivant un fil invisible qui reliait pour ses yeux les documents divers qu'il avait face à lui en indiquant pour lui-même de son doigt les passages importants.

« On pourrait dire pour commencer que le lieutenant Daugelis n'est pas dans les services secrets par hasard. Son père, Anton Daugelis, était, au temps de l'URSS, un officier du KBG que nos services avaient réussi à retourner, de sorte que les Daugelis ont obtenu sans difficulté un visa quand ils ont voulu émigrer aux Etats Unis en 1991 et qu'il leur a été offert la nationalité américaine.
La mère, Natacha Atchenko de son nom de jeune fille, était d'origine russe et enseignait le français dans un lycée de Vilnius. Elle n'a plus exercé d'activité une fois venue aux Etats Unis. La pension que le père recevait de la CIA suffisait largement à faire vivre toute la famille.
Avant de donner naissance au lieutenant, les Daugelis avaient eu deux filles: Viera, l'aînée, et Katerina, la cadette.
- Soyez plus synthétique, Calvin.
- Bien, madame.
Etudes brillantes pour tous les enfants Daugelis, tant en URSS qu'aux Etats Unis. Le lieutenant intègre West Point un an après l'installation de la famille à Boston. Poursuit en parallèle des études de physique. Très bien noté par ses supérieurs. Excellent en langues, excellent dans les disciplines sportives et militaires. Il finit 7ème de sa promotion à la fin de ses études en 1996.
Sur toute cette période, peu d'éléments personnels à récolter. J'ai tout de même réussi à interroger deux de ses anciens camarades de West Point. Ils se souviennent du lieutenant comme de quelqu'un d'extrêmement sérieux et consciencieux, -- trop sérieux d'ailleurs au goût de la plupart. Une bête de travail. Quelques petites amies, quelques sorties entre camarades mais rien qui ne ressemble jamais à un excès, à un écart par rapport à ce qui ressemble à un plan. La seule exception est la dépendance à la cigarette, déjà notée dans son dossier militaire.
Ce portrait de l'étudiant Daugelis corrobore ce que raconte le rapport psychologique d'ailleurs. Comme quoi, ces psys ne sont pas tous des incapables. »

Peterson sourit méchamment en signe d'approbation.

« Après West Point, il intègre l'active. Il se spécialise dans les techniques d'infiltration. Son activité est assez floue dans cette période, secret oblige. On sait juste qu'il passe à peu près deux ans, de 1997 à 1999, dans une base d'entraînement en Colombie.
D'une manière ou d'une autre il se fait remarquer et, en 2001, on lui propose de participer au projet Héphaïstos. Et à ce propos ... vous savez ce qu'on en sait ? Pas grand chose. »

Peterson acquiesça. Ce n'était pas faute d'avoir essayé d'en savoir plus.

« C'est à cette époque-là, en tout cas, qu'il fait la connaissance de Javievski et qu'il acquiert ses pouvoirs. Une chose que j'ai apprise, toutefois, c'est que cette expérience a profondément changé son métabolisme et, par voie de conséquence, son apparence physique.
Tenez, voici une photo de lui à l'époque de West Point. »

Calvin retira de son dossier une photographie et la tendit à son supérieur.

« Il paraît plus costaud que maintenant ...
- Exactement. C'est comme si tout le superflu de graisse et de muscles avait été éliminé suite à cette expérience, comme s'il avait fondu.
J'ai pu parler avec un médecin militaire qui a suivi le lieutenant quand celui-ci a repris le service et il m'a appris que le lieutenant n'avait pu se maintenir physiquement qu'au prix d'un entraînement acharné et d'une volonté sans faille. Autrement dit, ce « projet Héphaïstos » a bien failli lui être fatal.
- Je ne vais certainement pas me mettre à le plaindre. »

Calvin sourit et tourna quelques pages de son dossier.

« Bien ... nous arrivons en 2002, année de sinistre mémoire.
Comme c'est le cas pour beaucoup de personnes, l'année 2002 constitua un tournant dans la vie du lieutenant. D'abord parce que son père, sa mère et sa soeur aînée, Viera, furent victimes de l'attaque rikti. Ils avaient déménagé deux ans auparavant, quittant Boston pour s'installer à Paragon City dans le tranquille quartier d'Eden ... devenu ce que l'on sait.
Pour toute famille, ne lui reste donc plus que sa soeur, Katerina, installée à New York. Elle n'est pas mariée, n'a pas d'enfant et est analyste économique pour la société boursière anglo-américaine Elgar & Sons. Le lieutenant va lui rendre visite régulièrement, d'après ce que j'ai pu apprendre.
- Je veux en savoir plus sur elle.
- Entendu. »

Calvin nota rapidement la requête de Peterson sur la couverture cartonnée du dossier et poursuivit son rapport.

« Le second événement remarquable en 2002 pour le lieutenant, c'est la destruction presque complète du projet Héphaïstos: données, laboratoires, personnel, tout était installé à Boomtown et a subi de plein fouet l'attaque rikti. Cela explique en partie le flou qui règne à propos de ce projet.

De 2002 à 2004, on perd à peu près la trace du lieutenant. J'ai toutefois réuni un certain nombre de données concordantes qui me portent à penser qu'il se trouvait au Moyen-Orient, en Jordanie notamment, et je ne serais pas étonné d'apprendre que ses activités se rapportaient à l'Irak.
- Comment avez-vous appris ça ?
- Par deux biais, principalement. D'abord, un officier de liaison de la CIA qui a organisé des opérations militaires en Jordanie m'a assuré que se trouvait sur place un officier « méta-humain ».
Ensuite, j'ai réussi à retrouver dans la banque de données de la CIA l'identité sous laquelle le lieutenant opérait à l'époque. Cela m'a permis de retrouver plusieurs fois son nom dans le listing de compagnies aériennes sur des vols pour Israël, l'Egypte, la Jordanie.
- Bon travail.
- Merci.
Toujours est-il que lorsqu'il s'agit de trouver un chef d'opérations au S.O.S., Andrew Stephens avance le nom du lieutenant Daugelis. Et nous voilà avec lui ...
- Je ne risque pas de l'oublier.
- Je ne sais pas jusqu'où s'étend son influence au sein de l'administration fédérale. Ce n'est après tout qu'un lieutenant. Mais je sais aussi d'expérience qu'en travaillant pour les services secrets, on finit par connaître de nombreuses choses sur divers aspects de la vie politique qui peuvent valoir tous les grades du monde en terme d'influence.
- Je ne vous contredirai pas, dit Peterson en souriant. Votre conclusion, Calvin ?
- Ma conclusion, c'est que nous avons affaire à un homme dont la vie est dès le début sous le signe du secret et qui semble toujours travailler à plusieurs choses à la fois. C'est ce qui le rend à vos yeux si peu sûr alors que, d'autre part, il s'attache remarquablement à obéir aux ordres et à atteindre les buts qui lui ont été fixés.
Votre objectif en me confiant cette enquête était de trouver dans sa vie des éléments sur lesquels vous pourriez avoir prise pour le neutraliser au besoin et je n'ai rien trouvé de tel. Tout est lisse et flou et j'ai le sentiment que ce n'est pas là l'effet du hasard mais de la volonté de longue date du lieutenant lui-même. »

Peterson accueillit ces paroles avec un visage fermé. Calvin savait quelle redoutable combattante elle pouvait être mais il savait aussi que rien ne lui était plus insupportable que de se confronter à un adversaire fuyant et, pour ainsi dire, inexistant.

« Je vous remercie, Calvin, vous avez bien travaillé », dit-elle d'une voix sourde.
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